Tendinite

Tendinite (ou tendinopathie) : comprendre la douleur tendineuse

Qu’est-ce qu’une tendinopathie ?

Le terme tendinite est encore largement utilisé, mais on parle aujourd’hui plus justement de tendinopathie, car la douleur tendineuse n’est pas toujours liée à une inflammation au sens strict.

Une tendinopathie correspond à une intolérance du tendon à la charge, avec :

  • une douleur localisée,
  • une gêne à l’effort ou à la reprise d’activité,
  • parfois une raideur ou une sensibilité au démarrage.

👉 Le tendon n’est pas “usé” ou fragile : il est en difficulté d’adaptation temporaire.


Tendinopathies fréquentes (notamment chez le·la sportif·ve)

Les tendinopathies peuvent concerner de nombreuses régions du corps.
Parmi les plus fréquentes :

Membres supérieurs

  • Épicondylalgie latérale (tennis elbow)
  • Tendinopathies de la coiffe des rotateurs (épaule)

Membres inférieurs

  • Tendinopathie d’Achille
  • Fasciopathie plantaire (souvent appelée à tort “aponévrosite plantaire”)
  • Syndrome de l’essuie-glace (TFL), fréquent chez les coureur·euse·s
  • Tendinopathies rotuliennes
  • Douleurs tendineuses autour de la hanche ou du bassin

👉 Chez le·la sportif·ve, ces douleurs surviennent souvent dans un contexte de variation de charge, plus que de lésion isolée.


D’où viennent les tendinopathies ?

Les tendinopathies sont multifactorielles.
Les facteurs les plus souvent impliqués sont :

🔹 Facteurs mécaniques

  • augmentation trop rapide du volume ou de l’intensité d’entraînement,
  • changement de surface, de matériel ou de technique,
  • récupération insuffisante.

🔹 Facteurs biologiques et généraux

  • fatigue chronique,
  • troubles du sommeil,
  • variations hormonales (notamment chez la femme),
  • certaines périodes de la vie (post-partum, périménopause…).

🔹 Facteurs de style de vie

  • stress prolongé,
  • charge mentale élevée,
  • alimentation déséquilibrée,
  • faible niveau d’activité physique en dehors du sport.

👉 Le tendon réagit à l’ensemble du contexte de vie, pas uniquement au geste sportif.


Inflammation locale ou terrain inflammatoire global ?

Contrairement à une idée répandue :

  • la douleur tendineuse n’est pas toujours inflammatoire localement,
  • mais elle peut être influencée par un terrain inflammatoire global.

Des facteurs comme :

  • le stress chronique,
  • le manque de sommeil,
  • certaines dysrégulations hormonales,
  • ou une récupération insuffisante

peuvent diminuer la capacité du tendon à s’adapter aux contraintes.

👉 Cela ne signifie pas que “tout vient de l’inflammation”, mais que le tendon s’inscrit dans un système vivant global.


Tendon douloureux ≠ tendon abîmé

Il est essentiel de rappeler que :

  • l’intensité de la douleur ne reflète pas l’état du tendon,
  • des tendons douloureux peuvent être structurellement normaux,
  • et inversement, des anomalies visibles à l’imagerie peuvent être indolores.

👉 La douleur est souvent liée à une hypersensibilité temporaire, plus qu’à une dégradation irréversible.


Quelle est la place de l’ostéopathie ?

L’ostéopathie ne répare pas un tendon et ne remplace pas le renforcement ou la rééducation.

Lorsqu’elle est indiquée, elle peut s’inscrire en complément, avec pour objectifs :

  • d’évaluer le contexte global (mécanique, fonctionnel, rythme de vie),
  • d’identifier des zones de surcharge ou de raideur associées,
  • d’accompagner une reprise progressive de la charge,
  • de proposer une lecture rassurante et individualisée de la douleur.

👉 Le travail manuel ne vise pas le tendon isolé, mais la tolérance globale au mouvement.


Une prise en charge active et progressive

Les données actuelles montrent que :

  • le repos strict prolongé est rarement bénéfique,
  • la reprise progressive de la charge est centrale,
  • le renforcement spécifique est un élément clé de la récupération.

La prise en charge peut associer :

  • kinésithérapie,
  • activité physique adaptée,
  • ajustements d’entraînement,
  • et parfois ostéopathie, en complément.

Quand consulter en priorité un·e médecin ?

Un avis médical est nécessaire en cas de :

  • douleur brutale avec perte de force,
  • suspicion de rupture tendineuse,
  • douleur persistante malgré une prise en charge adaptée,
  • contexte inflammatoire, infectieux ou systémique associé.

👉 Consulter pour une tendinopathie


FAQ – Tendinite / Tendinopathie

❓ Le syndrome de l’essuie-glace (TFL) est-il une vraie tendinite ?

Pas toujours.
Il s’agit souvent d’une douleur liée à une intolérance à la charge et à des adaptations locales, plus que d’une inflammation du tendon.


❓ La fasciite plantaire est-elle inflammatoire ?

Le plus souvent, non.
On parle aujourd’hui plutôt de fasciopathie plantaire, avec des mécanismes proches des autres tendinopathies.


❓ Les hormones peuvent-elles influencer les douleurs tendineuses ?

Oui.
Les variations hormonales peuvent modifier la tolérance des tissus à la charge et la récupération, sans être une cause unique.


❓ Faut-il arrêter complètement le sport ?

Rarement.
L’objectif est plutôt d’adapter l’entraînement que de l’arrêter totalement.


❓ L’ostéopathie suffit-elle pour soigner une tendinite ?

Non.
La récupération repose avant tout sur une gestion progressive des contraintes.
L’ostéopathie peut accompagner certains aspects, mais ne constitue pas un traitement unique.