La plagiocéphalie (du grec « plagios » = oblique et « kephalê » = tête) est un signe clinique se traduisant par un aplatissement de la voûte crânienne chez le nourrisson. On distingue deux formes : la craniosténose, due à une soudure prématurée des sutures crâniennes du nouveau-né, et la plagiocéphalie positionnelle, à laquelle on s’intéressera ici.
La plagiocéphalie positionnelle, ou déformation positionnelle, se traduit par une asymétrie plus ou moins importante de la boîte crânienne. Développée in utero ou au cours des premiers mois de la vie, la déformation positionnelle non traitée chez le nouveau-né peut rester intacte à l’âge adulte et entraîner, dans ses formes les plus graves, des modifications morphologiques sévères.
Cette déformation de la voûte crânienne est permise par la grande plasticité du crâne chez le nourrisson. Ainsi, l’appui prolongé sur une même zone en permanence (in utero, ou en position allongée après la naissance) entraînera l’aplatissement progressif de la zone concernée. Chez le nourrisson disposant d’une bonne mobilité cervicale, la plagiocéphalie acquise in utero s’estompera d’elle-même, de par la croissance du crâne. Cependant, ça ne sera pas le cas lorsque la mobilité cervicale est réduite.
En effet, la mobilité cervicale du nourrisson est normalement de plus de 180° : il doit donc pouvoir, de manière passive, se retrouver avec le menton au-delà des épaules. En cas de diminution de cette capacité de rotation, typiquement lors d’un torticolis congénital, le nourrisson aura tendance à peu mobiliser sa tête, la laissant reposer systématiquement du même coté. C’est de cette façon que pourra s’installer une plagiocéphalie acquise post-partum, ou que pourra se maintenir une plagiocéphalie acquise in utero.
Le traitement médical typique repose uniquement sur une gestion de la symptomatologie : port d’un casque pour empêcher la déformation, couchage sur un plan incliné pour déformer dans l’autre sens, etc. On ne vient pas à la source de l’affection, on ne fait que gérer les conséquences.
Le traitement ostéopathique de la plagiocéphalie passera donc dans un premier temps par la restauration d’une mobilité cervicale physiologique, afin de permettre au nourrisson de poser sa tête en position de confort dans tous les sens, puis un travail sutural afin de lever les restrictions de mobilité ayant pu s’installer avec la déformation mécanique. A noter qu’il sera nécessaire d’effectuer un suivi régulier du nourrisson, afin de vérifier l’évolution de la déformation du crâne et de la mobilité cervical.